Le Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES) et l’Office allemand d’échanges universitaires (DAAD) ont organisé en mode virtuel, le 23 octobre 2024, le séminaire « DIES-CAMES » sous le thème : « L’intelligence artificielle dans la gestion de l’enseignement supérieur : potentiels et risques pour l’internationalisation, l’assurance qualité et l’administration ».

Il est unanimement reconnu que l’intelligence artificielle (IA) est un outil efficace à même de transformer radicalement la gestion des institutions universitaires. Cependant, si l’IA peut nous offrir des gains significatifs en termes d’efficacité administrative et de prise de décision, elle pose aussi des défis complexes : insuffisance d’infrastructures numériques adaptées, besoins accrus en formation du personnel et considérations éthiques liées à la gestion des données. Ce séminaire a donc servi de plateforme d’échanges et de partage d’expériences entre les institutions africaines et européennes. Elles ont exploré ensemble, de manière critique, les enjeux de l’IA afin de trouver des solutions adaptées aux contextes africain et européen.
Le séminaire a débuté par les allocutions du Dr. Klaus Birk, Directeur du département projet du DAAD et du représentant du Secrétaire Général du CAMES, Professeur Saturnin ENZONGA YOCA, Directeur des Programmes en charge de la recherche, du développement et du partenariat au CAMES.
Dans son allocution, Professeur Saturnin ENZONGA YOCA a rappelé qu’à travers cet événement, « Le CAMES réaffirme son engagement à renforcer la qualité et l’innovation dans l’enseignement supérieur et la recherche. Le Plan stratégique 2024-2028 met l’accent sur l’amélioration de l’assurance qualité et le développement de nouvelles technologies, avec pour objectif de positionner les universités comme des acteurs clés du développement durable ».
À la suite des différentes allocutions, une conférence inaugurale a été donnée par M. Eugène C. Ezin, Professeur en informatique & Intelligence artificielle à l’Université d’Abomey-Calavi. Elle a porté sur le thème : « Intelligence artificielle dans la gestion de l’enseignement supérieur : Potentiels et risques pour l’internationalisation, l’assurance qualité et l’administration ».

Dans son exposé, le conférencier est revenu sur l’utilisation des technologies et des algorithmes d’IA dans la gestion d’une entreprise ou d’une institution. De manière spécifique, il a relevé leur utilisation dans la gestion de l’enseignement supérieur, notamment dans : la gestion administrative, l’orientation des étudiants, la gouvernance et le leadership, la gestion financière et des ressources humaines, les activités académiques, la recherche et innovation, l’assurance qualité, l’internationalisation et la gestion des infrastructures et des technologies.
Son propos a également pointé du doigt les risques à prendre en compte dans l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans l’enseignement supérieur, dont entre autres, la dépersonnalisation des décisions, le flou autour de la responsabilité en cas d’erreur ou de décision problématique, le biais algorithmique. Les dirigeants doivent donc se familiariser avec les capacités de l’IA pour mieux exploiter son potentiel et l’intégrer dans les stratégies des universités.
Enfin, des recommandations pour l’utilisation responsable de l’IA ont été partagées par Professeur EZIN : l’investissement dans la recherche et le développement, l’éducation et la formation des talents, la mise à disposition de données non biaisées, les applications sectorielles stratégiques, le renforcement des capacités technologiques, la sensibilisation des risques et avantages, la régulation et la mise en place d’un cadre éthique.
À la suite de cette conférence inaugurale, plusieurs experts en IA de différentes universités africaines et européennes ont partagé les expériences de leurs institutions respectives.
Les différentes discussions ont mis en lumière le rôle clé de la formation des parties prenantes, l’investissement dans la recherche ainsi que dans les infrastructures, la coopération internationale entre les institutions pour une adoption réfléchie de cette technologie, en tenant compte de l’éthique et de la diversité culturelle. Enfin, il a été relevé que la promotion de l’intégration de l’IA dans les institutions universitaires exige des efforts collectifs et une coordination continue. Les idées novatrices et les pistes de collaboration qui ont émergé de ces échanges, aboutiront sans doute à des partenariats fructueux et à des initiatives communes.