En marge des travaux de son Assemblée Générale, le WACREN a organisé, de concert avec le CAMES et la CRUFAOCI, le 27 avril 2022 à Abidjan, en Côte d’Ivoire, un atelier hybride régional pour la promotion de la science ouverte en Afrique. Le CAMES y a été représenté par son Directeur des programmes en charge de l’assurance qualité, des programmes thématiques de recherche et le responsable du Centre d’information et de documentation. Au cours de cette rencontre, les trois organisations ont plaidé pour la mise en place de mécanismes régionaux, nationaux et institutionnels de la science ouverte.

Accueilli par le Réseau ivoirien de télécommunication pour l’enseignement et la recherche (RITER), le National research and education network (NREN) et l’Université virtuelle de Côte d’ivoire (UVCI), sous les auspices du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique de Côte d’Ivoire, l’Assemblée générale du WACREN (West and Central African Research and Education Network = Réseau d’Éducation et de Recherche de l’Afrique de l’Ouest et du Centre) avait pour thème « La science ouverte en Afrique – relier les points ».
Activité phare de cette Assemblée générale, l’atelier régional LIBSENSE (Library support for embedded NREN services and e-infrastructure), avait pour ambition de faire le point des avancées du déploiement de la science ouverte en Afrique de l’Ouest et du Centre. Sous ce registre, plusieurs études de cas ont été présentées. Pendant son intervention, le CAMES, en tant qu’organisme régional d’harmonisation de l’enseignement supérieur et de la recherche, a insisté sur le rôle structurant de son plan stratégique de développement (2015-2019, puis 2020-2022), à travers notamment les axes relatifs au numérique, aux programmes thématiques de recherche et d’innovation ainsi qu’à l’assurance qualité. La vision promue par le CAMES renvoie à la définition de la science ouverte proposée par l’UNESCO « comme un concept inclusif qui englobe différents mouvements et pratiques visant à rendre les connaissances scientifiques multilingues, librement accessibles à tous et réutilisables par tous, à renforcer la collaboration scientifique et le partage des informations au profit de la science et de la société, ainsi qu’à ouvrir les processus de création, d’évaluation et de diffusion des connaissances scientifiques aux acteurs de la société au-delà de la communauté scientifique traditionnelle ».

Par ses actions, le CAMES entend promouvoir le libre accès aux publications scientifiques, la visibilité de la science africaine, la qualité de la recherche par l’impulsion d’une collaboration régionale et internationale entre les chercheurs de son espace et au-delà afin de contribuer ainsi à relever les défis multiples complexes du 21e siècle.
Dans le domaine du libre accès aux écrits scientifiques (articles scientifiques, thèses, mémoires, rapports de recherche, ressources éducatives…), en particulier, le CAMES a créé en 2018 une archive numérique ouverte dénommée DICAMES (Dépôt institutionnel du CAMES = https://dicames.online/jspui/).
Ce dépôt régional a pour objectif de conserver et diffuser toute la production scientifique des universités et centres de recherche de l’espace communautaire. La directive du DICAMES constitue, dans une certaine mesure, l’embryon d’une stratégie régionale pour la science ouverte. Cette directive pourrait être déclinée en politiques nationales et institutionnelles. Du reste, c’est l’ambition commune que nourrit le WACREN, le CAMES et la Conférence des recteurs des universités francophones d’Afrique et de l’océan Indien (CRUFAOCI). Ils se sont engagés à porter ce plaidoyer avec le soutien de partenaires majeurs au premier rang desquels figure l’Union européenne.
Le panel sur le rôle des associations des universités africaines dans l’implémentation de la science ouverte a été un des temps forts de l’Assemblée générale. Docteur Saturnin ENZONGA YOCA, intervenant au nom du CAMES, a insisté dans son propos, sur la pertinence sociale de la recherche africaine qui pourrait servir de levier à la levée des fonds pour le financement de la recherche. Ceci présente le double avantage d’éviter une certaine forme d’extraversion de la recherche et de construire un partenariat durable – aucune recherche ne pouvant se faire à vase clos – prenant en considération les intérêts réciproques des parties prenantes.