Le samedi 19 mars 2022, le Programme Thématique de Recherche Langues, Sociétés, Cultures et Civilisations ( PTR-LSCC) a reçu dans le cadre de son activité dénommée « Les samedis du PTR-LSCC », M. Georice Berthin MADEBE, Directeur de recherche HDR (CENAREST-IRSH, Gabon) et chercheur associé au CeReS (Université de Limoges, France) pour une conférence virtuelle.
Celle-ci s’inscrivait dans le prolongement des causeries scientifiques virtuelles déjà animées par les Professeurs Kouadio N Jérémie (Côte d’Ivoire) et Hountondji Paulin (Bénin), autour du thème « LA RECHERCHE EN TERMES AFRICAINS. DOCTRINE(S), OBJETS, EPISTEMOLOGIE(S), STRATEGIE(S) ET ATTENTE(S) ». Abordant le sujet :« L’AFRIQUE A HAUTEUR DU MONDE. NECESSITE ET PHILOSOPHIE(S) D’UNE TRANSFORMATION ». D’un point de vue sémiotique, Prof. Georice B. MADEBE questionne la prose d’un monde contemporain où l’Afrique est quasi-absente. Comment alors imaginer les conditions de son avènement dans le monde contemporain ?
Le conférencier du jour a commencé sa démonstration en posant plusieurs postulats. Premièrement, l’Afrique telle qu’elle est perçue par les Africains et le reste du monde est le résultat des représentations du continent projetées par l’Occident. Deuxièmement, le monde actuel est issu d’un système dont la mondialisation est la forme la plus aboutie. En tout état de cause, selon le conférencier, l’Afrique occupe le rang et la place que le système a bien voulu lui attribuer. Aussi, une transformation protéiforme s’avère-t-elle nécessaire. Calquant son cheminement sur un schéma actanciel (Greimas), Prof. Georice B. MADEBE propose que les Africains opèrent une transformation de leur syntaxe et de leur axiologie pour se projeter dans le monde d’aujourd’hui. Pour le dire autrement, en prônant un certain pragmatisme philosophique, « il faut donc penser l’Afrique à partir d’une conscience mondialisante et non à partir d’une perspective de repli identitaire anthropologiquement […] atone et dissonante ». En un mot, la transformation implique de changer de paradigmes et donc de voir l’Afrique et le monde à partir de leur « réalité nue ». Les nombreuses questions de la cinquantaine de chercheurs en ligne ont donné lieu à de chaudes discussions.
Ce qu’il faut retenir de ces intenses moments d’échanges et de partages scientifiques, c’est l’impératif, pour les Africains, à l’instar de Bidima, de S.B. Diagne, d’Odera Oruka ou de Wiredu, de cultiver des « pensées de l’agir ».
Dr. Romuald DISSY DISSY, Responsable de la cellule édition du PTR-LSCC