Le Sénégal a accueilli du 10 au 21 novembre 2025, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), les épreuves en présentiel de la 22ème Session du Concours d’Agrégation des Sciences Juridiques, Politiques, Économiques et de Gestion (SJPEG) du CAMES. Cette organisation a été rendue possible grâce à la collaboration étroite entre le CAMES, le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et l’UCAD. L’engagement du Comité Local d’organisation présidé par Mme Aminata CISSÉ NIANG, Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques (FSJP), a contribué fortement à la réussite de l’évènement. À la clôture de cette session, la Présidente du Comité Local d’organisation a accordé un entretien exclusif à la rédaction du Lundi CAMES. Elle y partage son appréciation de l’organisation, les défis rencontrés, les motifs de satisfaction et un message d’encouragement aux femmes souhaitant embrasser une carrière d’Enseignante-chercheure.
Bonne lecture !

Mme Aminata CISSÉ NIANG
Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques (FSJP)
Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal)
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Aminata CISSÉ NIANG, Maître de Conférences Agrégé. Je suis privatiste, spécialisée en droit du travail. Je suis enseignante à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et Doyen de la Faculté de Sciences Juridiques et Politiques depuis 2022.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?
J’ai été recrutée très rapidement après mes études, ici même à l’Université Cheikh Anta Diop. En dehors de l’enseignement et de la Recherche, j’ai présidé l’organe de régulation des médias que l’on appelait à l’époque le Haut Conseil de l’Audiovisuel, l’ancêtre du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA). Il s’agissait d’un mandat de 6 ans qui a renforcé mes capacités managériales et administratives. J’ai par la suite exercé deux mandats de Chef de département tout en continuant à enseigner.
Quelle appréciation globale pouvez-vous faire de l’organisation de cette 22ème Session du Concours ?
Beaucoup d’échos et de témoignages très élogieux, concernant l’organisation de cette 22ème Session me sont parvenus et je dirais, sans aucune fausse modestie, que nous avons pu organiser ce Concours dans de bonnes conditions. Les Jurys comme les candidats ont travaillé dans de très bonnes conditions. Le défi de l’organisation a donc été relevé.
Quels ont été les principaux défis ?
Pour une organisation de cette envergure, il est clair qu’il y a beaucoup de défis. Mais il y avait tout d’abord, le défi majeur de l’organisation de l’épreuve en ligne qui est la première épreuve du Concours. C’était de loin l’étape la plus contraignante. Il a fallu en effet, mettre en place un dispositif audiovisuel et informatique conformément aux exigences et normes du CAMES. Il fallait à la fois le matériel et les personnes compétentes. Fort heureusement, nous avons pu réunir ces deux facteurs. Les autres étapes du Concours nécessitaient surtout des locaux équipés pour permettre aux candidats de préparer les leçons, aux Jurys de les entendre, et au staff du CAMES de superviser le déroulement de ces épreuves en présentiel. Il fallait donc, en dehors des besoins matériels, une bonne coordination des équipes pour assister efficacement les candidats au moment de la préparation des leçons en loge dans les conditions strictes du Concours. Parlant des loges, il était important de mettre à disposition des candidats, une bibliographie à la fois physique donc traditionnelle, mais également numérique. Il fallait aussi assister les Jurys et bien évidemment les autorités et le personnel du CAMES pour assurer des conditions de travail permettant l’efficacité, la discrétion et la sérénité tout le long du Concours. Plusieurs équipes ont contribué à cette réussite à travers leur mobilisation et leur engagement.
Quels sont les éléments de fierté ?
Oui assurément il y a des éléments de fierté et d’ailleurs la réponse à cette question se trouve peut-être dans la réponse précédente. C’est l’anticipation et la bonne coordination des actions qui constituent pour nous les principaux éléments de fierté. Je suis particulièrement fière de l’efficacité avec laquelle les agents de toutes les équipes ont travaillé. Ce ne sont pas seulement les équipes de la Faculté qui ont été mobilisées, mais bien au-delà. Je saisis l’occasion pour remercier Monsieur le Recteur, Pr Alioune Badara KANDJI, qui n’a ménagé aucun effort pour permettre à ce Concours de se passer dans de bonnes conditions. Nous avons été accompagnés par le Rectorat, mais également la Faculté de Médecine, avec la mobilisation des différents collaborateurs grâce à l’appui de son Doyen. Je peux aussi citer, l’assesseur, le service informatique, qui ont tous appuyé pour toutes les épreuves. L’équipe médicale n’est pas en reste et je salue leur engagement à travers la Directrice de l’IPMS qui a facilité la mise en place du point santé. L’appui a donc été important et l’esprit de collaboration a prévalu entre les établissements et la Faculté. J’en suis fière et je remercie tous ces Responsables et les différents agents pour cet esprit d’équipe.
Quelle appréciation pouvez-vous faire de la collaboration entre l’UCAD, le CAMES et les partenaires pour assurer le bon déroulement du Concours ?
Je dirais que la collaboration était excellente. Le CAMES et l’UCAD ont collaboré en très bonne intelligence. Le Recteur de l’UCAD a impliqué tous ses collaborateurs et les directions. Et cet investissement était essentiel à la réussite de l’événement. C’est grâce à l’appui Institutionnel du Recteur que le comité d’organisation a pu exécuter correctement sa mission. Je voudrais donc remercier vivement les Autorités du CAMES mais également Monsieur le Recteur de l’UCAD, pour l’appui considérable dans le cadre de l’organisation de cette 22ème Session du Concours d’Agrégation.
En tant que femme à un poste de responsabilité et un grade élevé, quel message auriez-vous pour les autres femmes qui ont entamé le parcours ou hésitent à le faire ?
C’est une question classique, aucune trajectoire professionnelle n’est à priori facile pour les femmes. Les femmes ont toujours eu plus de difficultés que les hommes pour évoluer de manière satisfaisante dans la sphère professionnelle, ceci en raison des nombreuses contraintes qui sont subies dans la sphère familiale ou sociale. Dans le domaine de l’enseignement et de la Recherche, les mêmes contraintes existent mais ce qu’il convient de dire à cet égard, c’est que la femme qui veut faire carrière doit être extrêmement clairvoyante par rapport à la trajectoire qu’elle emprunte. Cette clairvoyance est nécessaire face aux conséquences des contraintes et entraves qui découlent de la pression familiale et sociale. Elle doit trouver les stratégies et ressources qui favoriseront son évolution professionnelle.
Quels sont les 2 ou 3 leviers (outils utilisés, attitudes, forces etc.) qui vous ont permis d’y arriver ?
La première condition pour la réussite dans ce domaine est la détermination. Il faut être fortement motivée en se fixant des objectifs et échéances pour finir une thèse, un article etc. Cela demande naturellement aussi le sens de l’organisation pour pouvoir consacrer le temps nécessaire à la Recherche et l’écriture. Ce sont surtout les ressources psychologiques qui feront tomber les obstacles. Le choix du mode de vie aura également inévitablement des effets sur l’équilibre à trouver entre la vie familiale et les ambitions personnelles. Il est aussi important d’avoir de la lucidité et une idée claire de ce que l’on veut. Les femmes doivent se donner les moyens de prendre des décisions et décider pour elle et par elle-même. Il faut également s’informer et s’éduquer continuellement en refusant de rester confiné à un rôle, avec les sacrifices nécessaires pour y arriver. Les femmes doivent enfin être conscientes de leur force et l’utiliser pour le bien-être et le bonheur de tous : la famille tout comme la société.

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