Ouagadougou, le 22 juillet 2024 — Le Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES), institution interétatique dont l’une des missions principales est l’évaluation des enseignants-chercheurs et chercheurs, joue un rôle crucial dans la coordination et l’harmonisation des politiques d’enseignement supérieur et de recherche de ses 19 pays membres.
Processus rigoureux, les évaluations du CAMES garantissent la qualité de l’enseignement et de la recherche dans cet espace commun, unique au monde par son envergure.
En tant qu’institution d’intégration académique, le CAMES est tenu de respecter, autant que possible, les équilibres entre régions d’Afrique et entre les États membres d’une même région, tout comme la recherche de l’équilibre du genre. Cet équilibre n’intervient que pour la composition des animateurs des différents programmes, dont ceux dédiés aux évaluations, en tenant compte en premier lieu de la compétence. Cette recherche de l’équilibre n’intervient jamais dans les processus d’évaluation.
À l’ère de l’informatique, une institution comme le CAMES ne pouvait pas se permettre de rater la révolution numérique, au nom d’un conservatisme injustifié. Depuis dix ans, le CAMES a entrepris la dématérialisation progressive de certaines de ses procédures d’évaluation pour s’y adapter. Ce projet de modernisation, validé à chaque étape par les instances compétentes de gouvernance de l’institution, dont le Conseil des Ministres, assure aujourd’hui la fiabilité et la sécurité des processus d’évaluation, en conformité avec les standards internationaux les plus élevés en matière de qualité, d’éthique et de déontologie.
Grâce au numérique, le CAMES a pu faire face à la pandémie de Covid-19 et assurer la pérennité de ses activités statutaires, malgré les défis logistiques et financiers. Les compétences acquises par le CAMES dans le domaine du numérique permettent également à l’institution d’accompagner certains pays membres dans le cadre de leurs programmes sur le numérique éducatif dans l’enseignement supérieur et la recherche, notamment pour les universités virtuelles.
L’intégrité des évaluations est une priorité absolue pour le CAMES. Les évaluations sont effectuées selon un référentiel commun et par des évaluateurs qui constituent les Comités Techniques Spécialisés (CTS), placés sous le contrôle du Comité Consultatif Général (CCG) qui regroupe les représentants des responsables des Institutions d’Enseignement Supérieur et de Recherche des pays membres et qui est investi de la mission d’assurer la supervision des questions académiques de l’ensemble des programmes du CAMES. C’est en sa qualité d’instance académique et scientifique que le Comité Consultatif Général examine et approuve les délibérations des Comités Techniques Spécialisés, conformément aux dispositions de l’article 45 du Règlement intérieur des Comités Consultatifs Interafricains dont il constitue l’organe principal. Son Président lui-même est investi, par l’article 22 du Règlement intérieur susvisé, de pouvoirs propres puisqu’il est chargé d’approuver les décisions d’inscription sur les listes d’aptitude ainsi que les décisions de rejet des candidatures émanant des différents Comités Techniques Spécialisés. Pour cette raison les décisions de ces comités techniques ne sont définitives et ne peuvent produire d’effet sans une telle mesure.
Le Comité Consultatif Général (CCG) est donc le garant du respect des critères d’évaluation des enseignants-chercheurs et chercheurs consignés dans un guide connu de toutes les parties prenantes.
Les membres des instances d’évaluation que sont les CTS et le CCG sont désignés, de façon souveraine, par les pays membres et sont renouvelés régulièrement. La confidentialité des délibérations est strictement respectée. Par ces mesures, le CAMES garantit l’impartialité et la transparence des processus, renforçant ainsi la crédibilité des résultats issus des délibérations.
La dernière session du Comité Consultatif Général (CCG) s’est déroulée avec succès, témoignant de l’efficacité des procédures initiées par le CAMES. Les résultats de cette 46e session des Comités Consultatifs Interafricains (CCI) sont globalement positifs, mais reflètent des disparités entre les différents Comités Techniques Spécialisés (CTS) chargés d’évaluer leurs pairs.
Conscient de ces disparités, le CAMES met en place des mesures d’accompagnement pour les disciplines pour lesquelles des améliorations sont nécessaires, comme le CTS « Sciences Juridiques et Politiques », qui enregistre le plus faible taux de réussite. Pour ce faire, le CAMES engage un dialogue permanent avec les enseignants-chercheurs et les responsables de leurs institutions, afin de comprendre les raisons des échecs des candidats à ses évaluations. Cette collaboration permet d’améliorer continuellement les procédures d’évaluation et de renforcer la qualité de l’enseignement supérieur dans l’espace CAMES. Le CAMES encourage d’ailleurs les candidats à lui faire part de leurs remarques et à déposer, au besoin, des recours dans un esprit constructif et transparent.
Une Commission d’Éthique et de Déontologie, constituée de hautes personnalités reconnues pour leur intégrité et leur compétence, existe au sein du CAMES. Cette Commission, totalement indépendante du Secrétariat général et des instances d’évaluation, veille au respect et à l’application du Code d’Éthique et de Déontologie par tous les participants aux activités et programmes statutaires du CAMES.
Depuis plus de cinquante ans, le CAMES œuvre pour l’harmonisation et le développement de l’enseignement supérieur et de la recherche dans son espace. Son rôle est essentiel pour garantir la qualité de la formation et de la recherche, et pour renforcer la coopération entre ses pays membres. Le CAMES continue d’innover et de s’adapter aux défis actuels, afin de remplir sa mission au service de l’excellence académique et du développement du continent.
Les lois de l’évolution de la vie nous enseignent que dans un environnement changeant et compétitif, on s’adapte ou on disparaît. Le CAMES d’aujourd’hui a fait le choix de s’adapter par l’innovation, afin de préserver et consolider les nombreux acquis de notre institution commune.