Le samedi 25 mars 2023, le Programme Thématique de Recherche Langues, Sociétés, Cultures et Civilisations (PTR LSCC) a organisé sa deuxième conférence virtuelle de l’année. Dans le cadre du mois de mars, consacré à la célébration des droits des femmes dans le monde, l’activité « les samedis du PTR-LSCC » a eu l’honneur de recevoir Mme Yvette ONIBON DOUBOGAN, Professeure Titulaire spécialisée en sociologie du développement, Vice-Rectrice chargée des relations internationales et de l’insertion professionnelle à l’Université de Parakou et point focal Bénin du PTR LSCC. En tant que spécialiste du genre, le Professeur ONIBON DOUBOGAN a prononcé une conférence sur le thème « Féminismes du Sud et décolonisations des savoirs sur le genre ».

Lors de sa conférence, la Professeure ONIBON DOUBOGAN a tout d’abord situé son propos en décrivant le contexte et en définissant certains termes clés. Elle a ensuite établi un lien entre les épistémologies occidentales et celles du contexte socio-africain en général, et béninois en particulier, afin d’analyser les résonances et de déterminer les limites.
Elle a souligné que l’analyse des réalités africaines sur la base des revendications occidentales mettait en évidence des distorsions et des incohérences, dans la mesure où les catégories sociales et les institutions n’étaient pas comparables. Les féminismes du sud se basent sur la prise en compte des expériences des femmes africaines et reconnaissent que les sociétés africaines étaient plus ou moins égalitaires et distinctes des formes occidentales avant la colonisation.
La Professeure ONIBON DOUBOGAN a souligné que la colonisation avait entraîné un épistémicide et la destruction des tissus sociaux traditionnels, où les rôles sociaux de genre visaient à maintenir un certain équilibre. Pour illustrer son propos, la conférencière a rappelé que la division sexuelle du travail et les relations économiques dans les sociétés africaines précoloniales ne reposaient pas sur la surexploitation des femmes, mais plutôt sur des principes de réciprocité et de complémentarité.
Enfin, la Professeure ONIBON DOUBOGAN a exhorté les chercheurs africains à gagner en autonomie en interrogeant les savoirs endogènes africains pour un féminisme ancré dans le contexte africain.
Pour la cellule édition, Dre. Kady Yelly KIGNAMAN SORO.