Le 17 mars 2020, le Pr Bertrand MBACTHI a animé une conférence, au profit des Responsables des Institutions privées d’enseignement supérieur, sur « la problématique de l’employabilité dans les IESR de l’espace CAMES ».
C’est dans une salle comble, réunissant des enseignants-chercheurs et chercheurs du public et du privé, des représentants du patronat, des étudiants, des parents d’étudiants et de la société civile, que le Secrétaire général a fait son intervention.
Il s’est agi pour le Secrétaire Général de présenter les leviers actionnés par le CAMES — dans son rôle d’Agence régionale d’assurance qualité et d’accréditation, pour accroître l’employabilité des diplômés, à travers une série d’outils, de guides et de référentiels, mais également par le biais de plaidoyers et de sensibilisation auprès des États membres et des IESR sous tutelle.
En effet, il convient de souligner que les Référentiels Qualité du CAMES — notamment ceux relatifs à l’évaluation institutionnelle, à l’évaluation des Programmes de recherche scientifique et à l’évaluation des offres de formation — prennent en compte, dans une certaine mesure, la problématique de la professionnalisation, l’employabilité et de l’insertion professionnelle des diplômés du supérieur. Ces référentiels définissent clairement les domaines, les champs, les références et les critères liés à la question de l’employabilité des diplômés du supérieur.
Dans son rôle de Conseil auprès des États membres, le CAMES mène des actions de plaidoyer et de sensibilisation sur la problématique de la professionnalisation, l’employabilité et de l’insertion professionnelle des diplômés du supérieur. C’est dans ce contexte qu’il a initié la Rencontre Internationale des Dirigeants d’Entreprises et des Patronats de l’Espace CAMES (RIDEPEC) qui se situe maintenant à sa 3e rencontre.
Face aux multiples défis qui entourent la problématique de l’employabilité dans les IESR de l’espace CAMES, le Secrétaire Général propose d’agir sur d’autres leviers comme la promotion d’un cadre régional de qualification des compétences, adossé sur un observatoire régional de métiers, la promotion des pédagogies actives et innovantes, la promotion de l’entrepreneuriat et le développement du numérique pour ne pas rater la 4e révolution industrielle, en pleine évolution.
Il a par ailleurs présenté les recommandations suivantes :
- Sensibiliser les IESR à former autrement les étudiants aux fins de développer les compétences pour les métiers opportunes de demain, dont la maîtrise à cent pour cent n’est d’ailleurs plus possible compte de l’évolution rapide du marché en fonction des besoins de la société ;
- Travailler et construire davantage l’intersection entre le monde académique et socioprofessionnel.
- Réaliser des Incubateurs dans le monde académique (incubateur, FabLab, etc.) ;
- Développer des formations transversales de bases, avant une spécialisation et amener les étudiants à apprendre par l’identification et la résolution des projets, seuls, en groupe puis sous encadrement du professeur ;
- Développer l’esprit d’analyse, d’identification des besoins, de réalisation de projets ;
- Promouvoir auprès des Étudiants la démarche agile ;
- Développer des initiatives de renforcement des compétences numériques des enseignants, puis des étudiants : 80 % des métiers de demain seront adossés au numérique. Pas d’employabilité sans compétences numériques ;
- Préparer à l’avènement de la planète 4.0 et de l’Université 4.0 (gouvernance numérique, collaboration numérique, « Digital learning ») comme système de capitalisation et de transfert des connaissances. On rentre en effet, dans l’ère de l’Internet des objets, de la réalité virtuelle ou augmentée, des « learning experience platform », etc.
« La problématique de l’employabilité des étudiants concerne tout le monde (parents, étudiants, politiques, collectivités, entreprises, etc.). A l’échelle régionale, une impulsion nouvelle doit interconnecter les parties concernées en utilisant au mieux les moyens du 21e siècle sa conférence »,
a conclu le Secrétaire Général, en citant par la suite, Klaus Schwab, patron du World Economic Forum, qui déclarait :
« L’avenir n’appartient pas aux sociétés qui seront les plus grandes ou les plus puissantes, mais à celles qui seront capables d’allier innovation et vélocité ».