A quelques mois de la tenue du 21e Concours d’Agrégation de Médecine Humaine, Pharmacie, Odontostomatologie, Médecine Vétérinaire et Productions animales, la rédaction de « Lundi CAMES » a sollicité les conseils de Présidents des jurys pour aider les candidats à éviter certaines erreurs courantes pendant les différentes épreuves dudit concours.
Dans ce numéro, les Présidents des jurys des sections « Section Pharmacie », « Odontostomatologie » et « Sciences Fondamentales et Mixtes » nous livrent leurs conseils.
Pour la Section Pharmacie
Préambule
Pour la Section odontostomatologie
Préambule
En partant du principe fondamental que la présentation au concours est l’aboutissement d’une longue période de préparation de plusieurs années (depuis le recrutement en tant qu’assistant), il est aisé de convenir que le candidat devra avoir acquis et consolidé des aptitudes pédagogiques pour l’enseignement, des compétences en recherche, en analyse situationnelle et en soins au chevet des malades par l’exercice quotidien de sa spécialité, ce au fil des années, sous l’accompagnement de ses maitres.
Le jury d’odontostomatologie a la particularité d’être multidisciplinaire car regroupant des membres de spécialités odontologiques différentes.1- Epreuve de présentation des titres et travaux
Il s’agit du premier contact avec les membres du jury. Les aptitudes du candidat à la communication sont donc primordiales afin de pouvoir se mettre en valeur de la plus belle manière possible et de montrer sa valeur scientifique et la profondeur de ses propres travaux de recherche et non ceux des autres, même si la notion d’équipe est importante en la matière.
Une erreur du candidat qui peut avoir de lourdes conséquences pour la plupart des épreuves en odontostomatologie, est de penser que seul le spécialiste du jury doit être convaincu par sa prestation.
Le remplissage du CV par des travaux dans lesquels le candidat s’est peu ou pas investi, et leur méconnaissance peuvent faire perdre du crédit quant à sa valeur scientifique. Le candidat peut alors être mis en difficulté.
Sur le plan pédagogique, une bonne connaissance de son établissement et de son institution d’origine, des textes qui organisent les études odontologiques et des maquettes pédagogiques sont des atouts dans les discussions avec les membres du jury.
Des travaux scientifiques de qualité, publiés dans des revues sérieuses et à impact factor seront toujours mieux appréciées qu’autre chose. Mal évaluer en amont (avant le concours) la nature prédatrice de certaines revues ou laisser « trainer » dans son CV des articles qui y sont publiés, peut être préjudiciable au candidat le jour de l’épreuve.
L’honnêteté scientifique, le respect et l’humilité doivent être de mise à tous les niveaux.2- Epreuve de la leçon
Epreuve « traître » quand la préparation fait défaut, elle peut anéantir tout le crédit obtenu au cours de l’épreuve précédente.
Faire une leçon en moins de 40 minutes n’est pas acceptable à ce niveau. Le candidat doit avoir la culture de sa discipline et montrer qu’il est compétent pour l’enseignement.
Une mauvaise lecture ou compréhension ou modification du titre de la leçon tirée peut être fatale.
Une leçon doit se bâtir sur la base des éléments du titre imposé en faisant appel à ses connaissances.
Une erreur est de vouloir appliquer un plan type ou « parcoeurisé » à un titre de leçon légèrement différent de ce sur quoi le candidat a été préparé.
La non maitrise des bases fondamentales de sa spécialité est inconcevable à ce niveau. Ainsi, le candidat qui se présente au concours n’est pas censé commettre de fautes de discipline au cours des différentes épreuves.
La mauvaise gestion du stress est aisément perçue et mal appréciée dans l’évaluation pédagogique.
Dans cette épreuve également, c’est tout le jury qui doit être convaincu par l’aptitude du candidat à transmettre des connaissances à des apprenants (et non pas faire l’étalage de ses connaissances).
Un mauvais scénario dans le déroulement, des déséquilibres dans l’allocation du temps concernant notamment la partie essentielle de la leçon, des objectifs mal libellés et non atteints sont autant de facteurs qui peuvent entraver la réussite de cette épreuve.
3- L’épreuve du malade ou l’étude de cas
Cette dernière épreuve doit refléter les aptitudes du candidat à établir une relation avec le malade en faisant la preuve d’un sens clinique poussé, sa capacité à observer, analyser, synthétiser et systématiser des informations. Toute démarche doit être raisonnée, cohérente et avoir un fondement scientifique. Il s’agit aussi d’une épreuve de communication qui doit être le lot quotidien du candidat dans sa pratique habituelle (staff, présentation de cas, analyse d’articles).
Recommandations clés
– Bien communiquer, avec assurance, respect et humilité
– Eviter les fautes de disciplines
– Construire sa leçon en fonction du titre et de la cible
– Faire preuve d’un bon sens clinique
– Savoir analyser et systématiser des données
– Gérer le stress
Pour la section sciences Fondamentales et Mixtes, les candidats doivent observer les consigne suivantes :
1- Epreuve de présentation des titres et travaux
– Temps: éviter de présenter en moins de 10 min ou inférieur ou égal à 10 min; ou plus ou égal à 18 min!
– Les iconographies: éviter les plagiats des images et éviter d’illustrer les articles avec des images empruntées sans rapport avec l’article!
– Éviter de commenter les travaux à tort et travers: mieux les présenter par thème!
– Hommages aux maîtres : en cherchant de les citer tous on risque d’en Oublier certains! Mais rendre hommage par pays où par faculté avec les logos.2- Epreuve de la leçon
– Eviter d’oublier de remettre le sujet tiré au jury ;
– Éviter de modifier le titre ou de l’écrire avec faute ;
– Éviter d’oublier de déclencher le chrono dès que le président donne la parole ;
– Éviter de faire une leçon en un temps de moins ou égal à 38-40 min ou plus ou égal à 48-50 min ;
– Pendant la présentation, éviter les temps morts de plus de 2 min et plus ;
– Éviter trop d’hésitations sur la prononciation des mots et termes médicaux surtout dans la spécialisation du candidat ;
– Éviter une fausse explication des mots, termes, expressions…
– Oublier de laisser un schéma au tableau à la fin de la leçon ;
– Éviter les fautes sur les noms des auteurs ;
– Ne pas commettre l’erreur d’oublier de remettre au jury le support (feuille ou diapos….) de la leçon ;
– Attention! Éviter de dessiner un schéma faux! Car la leçon étant publique, s’il y a des étudiants, ils pourraient le constater ;3- Pour les ANA PATH
– Oublier de faire une description macroscopique ou histologique avant de conclusion ;
– Oublier de noter les numéros des lames ;
– Oublier de préciser en macroscopie l’organe, ou en histologie le type de tissu si possible ;
– Eviter les termes qu’on n’utilise plus pour désigner une lésion. Ceci permet d’apprécier que le candidat suit les mises à jour dans sa spécialité ;
– Respecter le temps imparti.